- Pour toi, mon amour -

"Je suis allé au marché aux oiseaux

Et j'ai acheté des oiseaux pour toi,

mon amour

Je suis allé au marché aux fleurs

Et j'ai acheté des fleurs pour toi,

mon amour..."

- Jacques Prévert - [suite en bas de page] -

- Midnight Rose [Rose de Minuit] -

- Copyright Molly Harrison (lien) que je remercie - USA -


Ballet Tristan et Iseult. Chorégraphie Arnaud Dreyfus. Musique Richard Wagner [1813-1883]. Danseurs Mathilde Froustey et Gregory Dominiak.

Copyright Arnaud Dreyfus - Mathilde Froustey - Gregory Dominiak - Ballet de l' Opéra National de Paris.


<> MON ANNÉE DE TRAVAIL :

 

- De novembre à fin février : taille d' hiver, un par un, de mes 830 rosiers. Je ne taille chacun qu' une seule fois !

- De octobre à fin avril : une poignée de cendre de bois à chaque rosier, en binant et désherbant chaque massif.

- De fin février à fin mars : une poignée d' engrais à chacun des 830 rosiers, binage et désherbage de chaque massif.

Chaque massif est donc biné et désherbé 2 fois pendant l' hiver.

- De fin mars à fin avril : décaisser le tour des pavés de chaque massif, pour enlever la terre que les vers de terre ont fabriquée pendant l'hiver, et dégager les pavés. Je remets chaque ver de terre dans les massifs.

- De mai à fin septembre : couper les roses fanées, incorporer tous les pétales et les tiges coupées en petits tronçons dans les massifs (compostage de surface). Supprimer les surgeons. Désherber les massifs. Passer la tondeuse et le taille-bordure. Arrosage par aspersion une fois par semaine si canicule. Depuis 2022, je suis revenue à l' arrosage des massifs au tuyau. L' herbe n' est pas arrosée.

- De mai à septembre : accueillir 4 visites guidées par semaine, sur rendez-vous.

- En septembre : repérer les rosiers arrivés en fin de vie. Commencer à chercher les nouveaux rosiers sur les sites des créateurs/trices et les contacter.

- De septembre à fin octobre : arracher les rosiers à changer [j' en change de 25 à 50 chaque hiver]. Faire des trous en enlevant la terre de chaque rosier sur 50 cm de profondeur.

- En novembre : trouver de la terre neuve, qui n' a jamais porté de rosiers. Chaque année, 1 à 2 m3 de terre "neuve". Boucher les trous des rosiers enlevés. Passer commande des nouveaux rosiers. Acheter sacs de terreau et d' engrais de qualité [Voir onglet "Matériel"].

- En décembre : livraison et plantation des nouveaux rosiers en tenant compte de la famille des rosiers, de leur futur volume, de l' effet recherché, de leur porte-greffe. Faire réviser la tondeuse-mulcheuse.

Bref, travail de chaque jour de l' année, sans vacances ni fériés :o)

 


<> ÉTIQUETTES DES ROSIERS :

 

Chaque rosier porte une étiquette, attachée à ses branches, soit en plastique, soit en métal (Meilland, ou Kordes).

Les étiquettes métalliques finissent par s’ incruster dans la chair du rosier et le blessent. Les étiquettes en plastique endommagent les nouvelles pousses du rosier.

Je les enlève donc toutes, désormais. Elles font des dégâts.

J’ ai un cahier où j’ ai dessiné le plan de chaque massif, et inscrit le nom de chaque rosier.

 

Je ne mets pas d’ étiquette devant chaque rosier, car les massifs sont binés, et il me faudrait un temps fou pour déplacer puis replacer les étiquettes.

A la demande de chaque visiteur, je lui donne les noms des rosiers, inscrits dans mon cahier.

 


<> VOILE D'  HIVERNAGE :

 

Depuis le catastrophique hiver 2011-2012, avec 10 jours à des températures de -15° et -18°, ce qui avait provoqué la mort de nombreux rosiers, je prends des précautions en cas de très fortes gelées.

Si la météo annonce des températures inférieures à - 10° sur plusieurs jours, j' enveloppe les rosiers tiges dans un voile d' hivernage.

Il faut les tailler auparavant, avant de les envelopper, pour en réduire la surface à couvrir.

 

Mais dès la 2 ème année, les rosiers pleureurs sont trop larges pour être enveloppés de housses d’ hivernage (Voir Onglet "Matériel").

 


<> CENDRES DE BOIS :

 

Je répands une poignée de cendre de bois au pied de chaque rosier, une seule fois par an, et je bine légèrement la terre en même temps.

Les cendres de bois (attention : bois uniquement) apportent de la potasse.

Mais il ne faut pas les utiliser en terrain acide, pour les plantes dites de "terre de bruyère", et en mettre très peu dans les sols calcaires.

Attention : pas d' apport de potasse dans les 4 semaines avant la plantation d' un rosier avec utilisation de mycorhizes [voir onglet Plantation (lien)].

 


<> ENGRAIS et COMPOST :

 

* ENGRAIS : Dès le mois de février, je désherbe les massifs des rares herbes indésirables qui se sont installées pendant l' hiver.

J’ en profite pour mettre une poignée d' un bon engrais biologique en granulé, en griffant le sol (griffe à 3 dents).

Je ne fais qu’ un seul apport d’ engrais dans l’année (voir Onglet "Matériel"). Le compost traditionnel serait également bénéfique. Les milliers de pétales tombés à terre s' incorporent au sol, c' est aussi de l' engrais !

Heureusement que je n’ ai pas de paillage dans les massifs, car je serais obligée de le saccager pour mettre mon engrais.

 

* COMPOST : Je fais du COMPOSTAGE DE SURFACE.

Je n' ai pas de tas de compost dans la roseraie. Par contre, je remets dans les massifs les branches taillées et les pétales de chaque rose fanée que je coupe.

En mars et avril, je coupe en petits morceaux les tiges fanées des jonquilles , tulipes, et jacinthes et les mets en surface des massifs (bien sûr, je laisse leurs feuilles se dessécher sur place pour reconstituer les réserves nutritives des bulbes).

Je disperse également mes épluchures de fruits et légumes, coupées en petits morceaux (y compris les agrumes) à la surface des massifs. Tout cela est très vite décomposé et incorporé au sol.

Depuis l' hiver 2021-2022, quand je taille mes rosiers, je coupe les branches en tronçons de 3 cm environ, et les disperse dans les massifs.

En 3 semaines, tous les tronçons de branches taillées et tous les pétales des roses fanées sont incorporés dans le sol.

Par contre, je ne mets pas mes déchets de tonte dans les massifs, puisque je n' ai que des herbes sauvages et envahissantes - de type chiendent - Ma petite tondeuse-mulcheuse broie les herbes sur place.

 

* MYCORHIZATION :

Pour permettre la symbiose entre les spores de champignons et les racines de la plante (symbiose mycorhizienne), il ne faut pas apporter de compost (toujours riche en azote et en phosphore) ni d' engrais dans les 4 semaines avant l' utilisation de mycorhizes lors de la plantation des rosiers. Article © Gerbeaud (lien).

Par contre, le compostage de surface n' empêche pas la mycorhization.

 


<> BINAGE DES MASSIFS :

Régulièrement, je griffe le sol avec ma griffe à 3 dents :

- Pour décompacter la terre et l’ aérer : la terre a besoin d’ oxygène en surface. Si la terre est trop mouillée, le rosier peut manquer d’ oxygène au niveau de ses racines et mourir d’ asphyxie.

- Pour limiter les arrosages : comme le dit le proverbe "Un binage vaut deux arrosages".

- Pour que la prochaine eau d’ arrosage, ou de pluie, soit utile : qu’ elle pénètre bien dans la terre, et ne ruisselle pas en surface du sol. Qu’ elle aille bien vers les racines du rosier.

- Pour que l’ eau ne s’ évapore pas : si je ne griffe pas le sol, j’ y vois des craquelures, quand le sol sèche, et l’ eau s’ évapore par ces fines craquelures.

- Pour désherber : je ne laisse aucune herbe indésirable s’ installer.

- Pour empêcher les fourmis de construire leur fourmilière au pied des rosiers, ce qu’ elles font systématiquement. En contrariant ainsi les fourmis, je les empêche d’ élever des pucerons, et je limite le nombre des pucerons.

 

Je n’ utilise JAMAIS de désherbant chimique, de pesticide, qui sont tellement toxiques et dangereux pour tous les êtres vivants. La médecine a prouvé qu’ ils provoquent des cancers, et d’ autres maladies très graves, au niveau du système nerveux.

 


<> PAS de PAILLAGE :


* Les professionnels et créateurs de roses ont démontré que les rosiers se portent mieux dans un sol SANS PAILLAGE.

Si vous recouvrez une plate-bande de paillis d'écorce ou de BRF (Bois Raméal Fragmenté), dégagez le sol autour du rosier sur 60 cm de diamètre.

Il est préférable de renoncer au paillis, car les rosiers ne le supportent pas bien et il présente des risques :

- Les micro-organismes consomment de l'azote lors de la décomposition des particules de bois. Cela entraîne une carence en azote (lien) et autres nutriments chez les rosiers.
- Les micro-organismes consomment de l'oxygène lors de la décomposition du paillis, l'oxygène manque alors aux racines des rosiers.
- Le paillis empêche l'aération (échange de gaz) du sol.
- Les campagnols peuvent proliférer sous le paillis, les escargots et limaces l'apprécient également.
- L'armillaire, un champignon lignivore (qui décompose le bois), est introduit dans le jardin et pourrait se propager aux rosiers.
Il cause le pourridié qui est une maladie mortelle pour les rosiers. Il n'existe pas de traitement.
- Le paillis maintient l'humidité dans les plates-bandes, ce qui permet à la fumagine étoilée (taches noires sur les feuilles) de se propager plus facilement.
Les paillages à base d’ écorces de pin sont particulièrement mauvais pour les rosiers, car ils favorisent les maladies cryptogamiques.

Le sol doit rester non couvert entre les rosiers et pouvoir être biné de temps en temps.

* Je ne mets donc pas de paillage sur le sol, aussi parce que cela donne un aspect "pas net" au massif, que cela n’ empêche pas les herbes de pousser.
Si je mettais un paillage, je ne pourrais plus entretenir mes massifs.


* La Société Royale d’ Horticulture Anglaise a fait des paillages à base de branches de rosiers broyées, et cela n’ a pas donné plus de maladies cryptogamiques.

Les milliers de pétales qui tombent dans les massifs y constituent un "paillage" tout à fait naturel : ils s’ incorporent dans le sol, et s’ y décomposent, quand je griffe les massifs.
Les petits tronçons des branches de rosiers que je taille, et les feuilles des rosiers (malades ou non) tombent également dans les massifs et s' y décomposent.
C' est un compostage de surface et un type de "paillage" différent.
Mais il faudra que je fasse attention à la faim d' azote (lien).

* Ma roseraie étant une roseraie "à la française", il n’ y a quasiment pas de vivaces dans les massifs.
C’ est un choix : pour trouver l’ origine des surgeons des rosiers tiges et des pleureurs, je suis obligée de faire des tranchées dans les massifs, et je serais obligée de saccager les vivaces, si j’ en avais.

 


<> LES SURGEONS - DIFFÉRENCE DRAGEON - GOURMAND :

 

Un surgeon, ou drageon, n’ a en principe pas la même couleur de tige (en général, il est vert clair), les mêmes feuilles, le même nombre de folioles (découpes de la feuille du rosier), ni les mêmes aiguillons que la variété de votre rosier.

Je repère les surgeons (voir Onglet "Définitions") au pied, ou à distance, des rosiers tiges ou pleureurs.

Je creuse dans le massif et je les arrache, ou je les coupe au sécateur au plus près des racines du porte-greffe.

Sur cette photo, vous voyez en noir, les 50 cm de la partie du surgeon qui était enterrée, et en vert la partie qui ressortait, à distance du rosier.

 

Attention : Certains de mes visiteurs sont alertés quand ils voient une pousse surgir du pied du rosier (ni rosier tige, ni pleureur). Ils croient qu’ il s’ agit d’ un surgeon et veulent l’ arracher.

Il ne faut surtout pas la supprimer, car il s’ agit d’ une pousse de renouvellement de votre rosier, appelée GOURMAND qui vous permettra de le rajeunir, en coupant ultérieurement une vieille branche de ce même rosier.

 

Pour différencier un gourmand (pousse de renouvellement) d' un surgeon :

Gratter délicatement le sol avec une serfouette (outil pointu) : si la tige part des racines, c' est un surgeon - ou drageon - qui va pomper la sève du rosier, il faut donc l'arracher ou le couper.

Si la tige part, même sous terre, du point de greffe du rosier, c'est un gourmand, une future branche du rosier, qu'il faut préserver soigneusement.

La branche d' un surgeon n' a pas les mêmes aiguillons que sur les tiges de la variété cultivée.

 


<> LA TAILLE D' ENTRETIEN - COUPER LES ROSES FANÉES :

 

Chaque jour je coupe l' équivalent de 2 brouettes de roses fanées. Cela permet la remontée du rosier, c’ est-à-dire la formation de nouvelles tiges et de nouvelles roses.

En coupant les roses fanées, je fais toujours tomber les pétales dans le massif (matière organique = engrais).

De même, je débite les branches en tronçons de 3 cm, qui retournent dans les massifs en compostage de surface.

 

Dans les livres français, il est conseillé de "couper à 3 feuilles au-dessous" de la rose fanée. Mais certains rosiers très puissants font de longues et fortes tiges.

Sur ces rosiers très énergiques, je coupe la tige à la moitié de sa hauteur, car sinon, je finirais l’ été avec des branches de 2 mètres de haut, et ne pourrais plus respirer le parfum de mes roses !

Donc, c’ est à vous de voir où couper votre rose fanée, en fonction de la vigueur de votre rosier.

Pour couper les trop nombreuses roses fanées des rosiers pleureurs et rosiers grimpants, je n' utilise pas le sécateur. Je monte à l’escabeau et je taille à la cisaille : rapide et efficace !

 

Vous verrez des photos de rosiers pleureurs et rosiers tiges avant et après leur taille d' été, à l' onglet "Les Roses", aux sous-onglets correspondants.

 


<> GANTS À ROSIERS :

 

Ils sont indispensables car les aiguillons des rosiers peuvent être redoutables.

Mais il n’ est pas toujours facile de travailler avec ces gants, surtout pour palisser (attacher) les branches à leur support.

Il faut faire les rappels de vaccination anti-tétanos.

J' utilise une paire de gants à rosiers par mois au minimum.

Malgré tout, de nombreux aiguillons percent au travers de ces gants : il est indispensable d' avoir une pince à écharde pour retirer un aiguillon piqué dans un doigt et un antiseptique pour désinfecter.

 


<> RESPECTER LES LICHENS :

 

Des lichens, d’ espèces différentes, s’ installent au cours des années, sur les troncs des rosiers pleureurs et rosiers tiges, et sur les branches âgées des grimpants.

Les lichens sont l’ union d’un champignon microscopique avec une algue microscopique, qui vivent en parfaite harmonie.

Ils sont sans danger pour le rosier, ne le parasitent pas, ne lui nuisent en rien. Je ne les enlève pas, je ne les brosse pas.

Certains lichens sont révélateurs du niveau de pollution, ou de l’ air sain de l’atmosphère. Ils sont utiles et font partie de la biodiversité du jardin (utilisés par les oiseaux).

 


<> QUE FAIRE DES BRANCHES COUPÉES ?

 

* Avant 2022 : Chaque été, puis chaque hiver, je taille une grande quantité de branches de rosiers.

Je les posais dans la brouette, puis les débitais en tronçons de 15-20 cm, et les mettais dans des sacs réutilisables.

Je ne fermais pas les sacs, parce que les larves de coccinelles et les perce-oreilles en sortent, et je les remets délicatement dans les massifs.

Je portais ces sacs, une à deux fois par semaine, à la déchetterie. Pour lutter contre la pollution, il n' est plus autorisé de brûler des branches chez soi et sur son terrain.

* Depuis 2022 : je fais du compostage de surface, en coupant les branches en tronçons de 3 cm et en les mettant dans les massifs.

Je ne vais quasiment plus à la déchetterie.

 


"Je suis allé au marché à la ferraille

et j'ai acheté des chaînes,

de lourdes chaînes, pour toi, mon amour

Et puis je suis allé

au marché aux esclaves

et je t'ai cherchée,

mais je ne t'ai pas trouvée, mon amour"

- Jacques Prévert - Paroles -

- Danseuse Lillian DiPiazza (lien) que je remercie -

- Photographie de Tony Louçao (lien) que je remercie -

Musée Rodin (lien) -

- Devant "Le Baiser" (lien) de A. Rodin -